Jean François Roubaud
Président national de la CGPME et les banquiers
Les mesures énergiques annoncées au niveau national et international vont donc dans le bon sens. Par exemple,injecter 22 milliars d'euros pour soutenir les PME, est une bonne chose.
Pour autant, si cette décision est salutaire, elle ne doit pas nous faire oublier que le gouvernement vole ainsi au secours de ces banques qui sont, pour partie, responsables, de nos tourments actuels. Car enfin, disons le tout net, et les patrons de PME le savent, le goût du risque semblait apparemment ne plus faire partie de la panoplie du banquier qui, ces dernières années, multipliait les cautions et autres garanties avant d'accepter d'épauler une entreprise. Et brutalement, on apprend que, bien loin de la frilosité affichée vis-à-vis de leurs clients, l'argent qui leur était confié servait à alimenter une forme de bingo financier des Temps modernes offrant des rendements jubilatoires.
C'est pourquoi, si l'Etat suplée les banques, il doit en profiter pour formuler quelques exigences visant à clarifier les relations banques-PME.
Un partenariat équilibré passe par une plus grande transparence. Est-il normal qu'une banque ait droit de vie ou de mort sur une entreprise à qui elle décide de retirer brutalement son soutien ?
Est-il légitime que votre banquier soit en mesure de vous demander autant de garanties qu'il lui plaira sans avoir à se justifier en aucune façon ?
Est-ce logique que la note interne qui détermine la capacité de financement des PME ne lui soit pas communiquée, lui interdisant ainsi toute possibilité de se défendre ? La CGPME plaide donc aujourd'hui pour que le désengagement d'une banque fasse l'objet d'un procédure d'alerte renforcée. Elle réclame également une énumération limitative des garanties exigibles par les banques.